mercredi 28 septembre 2011

Les souvenirs (David Foenkinos)



Et oui encore un livre de David Foenkinos! Promis c'est le dernier pour les semaines qui viennent. Mais bon j'adore. Cette fois-ci il raconte dans ce livre la solitude d'un jeune homme qui a du mal à se trouver parce qu'il ne sait pas chercher. Les souvenirs s'égrènent : un grand-père qui meurt, une grand-mère qui s'enfuit de sa maison de retraite, une mère qui se réfugie dans la dépression. Le narrateur, veilleur de nuit provisoire et écrivain potentiel, se désole, d'autant que sa vie sexuelle "ressemble à un film suédois. Parfois même sans les sous-titres." Au fond, David Foenkinos ne fait que retranscrire des existences et des sentiments d'une relative banalité. Mais il le fait avec une élégance assez désespérée et finalement drolatique, par la grâce d'un style ciselé, absolument irrésistible. Un humour extrêmement bien dosé vient couronner le tout. J'ai adoré !



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dimanche 25 septembre 2011

Le Potentiel érotique de ma femme (David Foenkinos)



La recette est simple, vous prenez un héros banal, atteint tout de même d'une maladie commune, la manie des collections, vous le faites évoluer de désagréments en cure de désintoxication au contact de personnages aussi drôles que farfelus, vous lui donnez des parents très kitch, lui faites rencontrer dans des circonstances abracadabrantesques sa future épouse, son beau-frère très beauf, des amis très speed et vous obtenez le décor improbable des pérégrinations de ce héros Hector (allusion à Homère?) qui découvre en pleine phase de rémission de sa collectionnite, le fameux potentiel érotique de sa femme. Ce dernier s'exprime sous une forme ménagère que le lecteur découvrira, fantasme partagé, puisque parents et amis sont également sensibles à l'érotisme domestique de Brigitte. Tout irait pour le mieux si Hector ne se faisait des nœuds au cerveau et soupçonnait sa femme de quelque tromperie. Le malentendu est vite dissipé grâce à l'aide musclée du beau-frère cycliste "Gérard", cela ne s'invente pas....Au final une happy end aussi extravagante que l'ensemble du livre. Evidemment ce n'est pas de la "grande" littérature , mais que ce livre est drôle, franchement hilarant par moments. L'auteur ne se prend pas au sérieux et grâce à son humour très communicatif, dénonce tous nos travers, et les turpitudes fantasmatiques de nos psychés manipulés par la psychanalyse et la doctrine post moderne de la libération sexuelle. Il revient aux valeurs très simples (la soupe de maman), la joie de faire l'amour tout simplement, et le poing dans la figure quand on ne se comprend pas. On l'a compris, ce livre oscille entre Rabelais, John Irving, Freud, les Bidochons et la petite histoire du bonheur. En tous cas un vrai petit plaisir littéraire à consommer sans modération!




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vendredi 23 septembre 2011

Les vestiges du jour (Kazuo Ishiguro, Sophie Mayoux)




Mr Stevens est majordome dans une grande maison d'Angleterre. Il a dédié sa vie à son travail, servir avec dignité, comme son père avant lui. Mr Stevens est le genre d'homme que vous avez d'abord envie de prendre par les épaules afin de le secouer gentiment et de l'alerter sur sa vie qui est en train de passer son chemin sans qu'il s'en aperçoive. Puis, vous vous prenez à avoir des impulsions bien plus téméraires. Le prendre par les pieds et le pendre dans le vide en fait partie. Mr Stevens est bien plus qu'un personnage, c'est le symbole du flegme britannique qui impose à tout anglais de refouler ses émotions. Gardons notre sang-froid avant tout et si Père meurt, faisons comprendre à notre entourage que nous ne pouvons pas le voir « dans son état de décès à ce moment précis » car nous devons servir Sa Seigneurie avant tout. Une lecture qui nous emmène en balade dans la lande, cheveux au vent. Des pages empruntes d'une douce nostalgie, de regrets et du sens donné à une vie. Et quand il ne reste rien, on a envie de consoler Mr Stevens de son incompréhension au monde, de sa maladresse, de lui-même.





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jeudi 22 septembre 2011

L'Equation Africaine (Khadra Yasmina)



Deux jours sans messages pour des raisons professionelles. Il est temps de revenir ... avec un très bon livre : L'Equation Africaine.
Le docteur Kurt Krausmann mène une vie ordinaire, bien réglée, illuminée par l'amour qu'il porte à sa femme. Lorsqu'elle se suicide, son univers s'écroule et il sombre dans le désespoir.Son meilleur ami lui porpose alors de l'emmener sur son voilier pour les besoins d'une cause humanitaire. Au large de la Somalie, leur bateau est arraisonné par des pirates qui les enlèvent et les trainent dans des conditions épouvantables jusqu'à un campement clandestin, où se trouve déjà un otage français, amoureux de ce continent qu'il sillonne depuis plus de 20 ans. A travers mille humiliations et discours assez ahurissants, leurs geoliers font découvrir à Kurt un visage de l'Afrique qu'il n'avait pas imaginé., Sa liberté retrouvée, sa vie en sera bouleversée à jamais. Violent comme toujours, lorsqu'il le faut, Yasmina Khadra continue de chanter les grâces d'une Afrique en ébullition, mais aussi l'impossibilité de corréler des siècles qui ne vivent pas au même rythme, des aspirations qui divergent, des fiertés qui ne se situent pas sur le même plan que les nôtres. Nul mieux que lui peut démontrer que les visées affichées du terrorisme sont ailleurs, sans pour autant demeurer si loin d'une logique très humaine malgré tout...




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lundi 19 septembre 2011

Le Passager(Jean-Christophe Grangé)




Mathias Freire est le psychiatre responsable d' une unité pour malades difficiles dans laquelle sont internés les malades présentant une dangerosité. C' est ainsi qu' un soir on lui amène un patient couvert de sang et qui a perdu la mémoire alors qu' un crime s' est produit à côté. Ce cas l' intéresse parce qu' il présente pour lui le cas typique d' une fugue psychique. Devant un traumatisme un individu non seulement perd la mémoire, mais s' invente aussi des personnalités différentes qui correspondent à des temps de vie différents. C' est ce qu' il explique à Anaïs la policière chargée d' enquêter sur ce cas ; Lorsqu' il fera retrouver la mémoire à son patient Mathias va se rendre compte qu' il est lui même sujet à des fugues psychiques. Et qu' un tueur en série s' acharne à le faire accuser des meurtres qui présentent des scènes de la mythologie grecque. Il est aussi poursuivi par de mystérieux individus. Et il va nous entraîner dans une mystérieuse enquête qui mélange aussi avec la mythologie, la psychiatrie, la recherche de son identité, une réflexion sur l' économie d' aujourd' hui. La tempête fait rage au dehors. On découvre le démiurge fou qui a tout manigancé, tout se regroupe : les thèmes mythologiques sont éclairés, on comprend ce qui a pu se passer et les deux personnages principaux comprennent eux aussi. Mais que va-t-il advenir de ceux que l'on appelle maintenant Orphée et Eurydice ? L'angoisse est à son apogée. Le sentiment du destin antique (le « factum », cette loi supérieure qui mène les êtres et les évènements vers une certaine fin fatale) nous bouleverse. Après avoir appris qui il est et ce qui lui est arrivé par une volonté extérieure qui pesait sur lui, Mathias va-t-il vivre, mourir ? Les derniers mots du livre sont une réponse prodigieuse. Le mot de Sisyphe, employé une seule fois dans le roman, presque comme par hasard, résonne à nos oreilles.Longtemps...



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