vendredi 30 septembre 2011

Cette nuit-là (Linwood Barclay)



Le père, la mère et le frère d'une jeune fille disparaissent subitement, une nuit, sans laisser de traces. Des années plus tard, alors que cette jeune fille devenu une femme mariée continue à vivre le traumatisme de cette disparition, son mari, à la fois animé par la volonté de l'aider et taraudé par le doute, se lance dans une enquête délicate. Il finira par découvrir une vérité étonnante.
Le mystère s'épaissit petit à petit, les doutes et les soupçons s'immiscent sournoisement au sein de cette intrigue machiavélique, menée de main de maître et servie par des personnages convaincants et bien dessinés.
Un très bon suspense psychologique qui tient en haleine jusqu'au bout et qui confirme Linwood Barclay comme l'un des nouveaux grands auteurs de thrillers à ne pas manquer. Terriblement efficace et addictif. Dans les commentaires Amazon c'est pour beaucoup le coup de coeur de l'été.




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jeudi 29 septembre 2011

Freedom (Jonathan Franzen)

Et aujourd'hui un livre de David Foenkinos... Non comme promis allons á la rencontre d'un autre auteur. Jonathan Franzen est un écrivain rare, dans tous les sens du terme: rare par le talent et rare parce qu'il met beaucoup de temps à écrire, à ciseler, ses livres! La famille Berglund appartient à la middle class américaine que rien ne distingue de millions d'autres familles. Franzen se lance donc dans une anatomie de chacun de ses membres sur trois générations, avec la précision d'un entomologiste. Il met en évidence leurs rêves de bonheur et de liberté puis leurs desillusions et leurs frustrations dans une amérique qui a perdu tous ses repères moraux et politiques. Que reste-t-il de l'enthousiasme des années 70, des espoirs de Patty et Walter à l'aube du le XXI°siècle? L'une se réfugie dans l'illusion d'un amour d'adolescence, l'autre se lance dans un "terrorisme vert" dont Franzen dénonce, avec une ironie parfois très drôle, les dérives. Quant aux enfants, aveuglés par le culte de l'argent, ils sont prêts à foncer dans toutes les combines orchestrées par des puissants corrompus. On aura compris que derrière cette famille c'est L'Amérique de Bush que l'auteur attaque. J'ai beaucoup apprécié mais armez vous de patience car c'est très long.







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mercredi 28 septembre 2011

Les souvenirs (David Foenkinos)



Et oui encore un livre de David Foenkinos! Promis c'est le dernier pour les semaines qui viennent. Mais bon j'adore. Cette fois-ci il raconte dans ce livre la solitude d'un jeune homme qui a du mal à se trouver parce qu'il ne sait pas chercher. Les souvenirs s'égrènent : un grand-père qui meurt, une grand-mère qui s'enfuit de sa maison de retraite, une mère qui se réfugie dans la dépression. Le narrateur, veilleur de nuit provisoire et écrivain potentiel, se désole, d'autant que sa vie sexuelle "ressemble à un film suédois. Parfois même sans les sous-titres." Au fond, David Foenkinos ne fait que retranscrire des existences et des sentiments d'une relative banalité. Mais il le fait avec une élégance assez désespérée et finalement drolatique, par la grâce d'un style ciselé, absolument irrésistible. Un humour extrêmement bien dosé vient couronner le tout. J'ai adoré !



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dimanche 25 septembre 2011

Le Potentiel érotique de ma femme (David Foenkinos)



La recette est simple, vous prenez un héros banal, atteint tout de même d'une maladie commune, la manie des collections, vous le faites évoluer de désagréments en cure de désintoxication au contact de personnages aussi drôles que farfelus, vous lui donnez des parents très kitch, lui faites rencontrer dans des circonstances abracadabrantesques sa future épouse, son beau-frère très beauf, des amis très speed et vous obtenez le décor improbable des pérégrinations de ce héros Hector (allusion à Homère?) qui découvre en pleine phase de rémission de sa collectionnite, le fameux potentiel érotique de sa femme. Ce dernier s'exprime sous une forme ménagère que le lecteur découvrira, fantasme partagé, puisque parents et amis sont également sensibles à l'érotisme domestique de Brigitte. Tout irait pour le mieux si Hector ne se faisait des nœuds au cerveau et soupçonnait sa femme de quelque tromperie. Le malentendu est vite dissipé grâce à l'aide musclée du beau-frère cycliste "Gérard", cela ne s'invente pas....Au final une happy end aussi extravagante que l'ensemble du livre. Evidemment ce n'est pas de la "grande" littérature , mais que ce livre est drôle, franchement hilarant par moments. L'auteur ne se prend pas au sérieux et grâce à son humour très communicatif, dénonce tous nos travers, et les turpitudes fantasmatiques de nos psychés manipulés par la psychanalyse et la doctrine post moderne de la libération sexuelle. Il revient aux valeurs très simples (la soupe de maman), la joie de faire l'amour tout simplement, et le poing dans la figure quand on ne se comprend pas. On l'a compris, ce livre oscille entre Rabelais, John Irving, Freud, les Bidochons et la petite histoire du bonheur. En tous cas un vrai petit plaisir littéraire à consommer sans modération!




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vendredi 23 septembre 2011

Les vestiges du jour (Kazuo Ishiguro, Sophie Mayoux)




Mr Stevens est majordome dans une grande maison d'Angleterre. Il a dédié sa vie à son travail, servir avec dignité, comme son père avant lui. Mr Stevens est le genre d'homme que vous avez d'abord envie de prendre par les épaules afin de le secouer gentiment et de l'alerter sur sa vie qui est en train de passer son chemin sans qu'il s'en aperçoive. Puis, vous vous prenez à avoir des impulsions bien plus téméraires. Le prendre par les pieds et le pendre dans le vide en fait partie. Mr Stevens est bien plus qu'un personnage, c'est le symbole du flegme britannique qui impose à tout anglais de refouler ses émotions. Gardons notre sang-froid avant tout et si Père meurt, faisons comprendre à notre entourage que nous ne pouvons pas le voir « dans son état de décès à ce moment précis » car nous devons servir Sa Seigneurie avant tout. Une lecture qui nous emmène en balade dans la lande, cheveux au vent. Des pages empruntes d'une douce nostalgie, de regrets et du sens donné à une vie. Et quand il ne reste rien, on a envie de consoler Mr Stevens de son incompréhension au monde, de sa maladresse, de lui-même.





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jeudi 22 septembre 2011

L'Equation Africaine (Khadra Yasmina)



Deux jours sans messages pour des raisons professionelles. Il est temps de revenir ... avec un très bon livre : L'Equation Africaine.
Le docteur Kurt Krausmann mène une vie ordinaire, bien réglée, illuminée par l'amour qu'il porte à sa femme. Lorsqu'elle se suicide, son univers s'écroule et il sombre dans le désespoir.Son meilleur ami lui porpose alors de l'emmener sur son voilier pour les besoins d'une cause humanitaire. Au large de la Somalie, leur bateau est arraisonné par des pirates qui les enlèvent et les trainent dans des conditions épouvantables jusqu'à un campement clandestin, où se trouve déjà un otage français, amoureux de ce continent qu'il sillonne depuis plus de 20 ans. A travers mille humiliations et discours assez ahurissants, leurs geoliers font découvrir à Kurt un visage de l'Afrique qu'il n'avait pas imaginé., Sa liberté retrouvée, sa vie en sera bouleversée à jamais. Violent comme toujours, lorsqu'il le faut, Yasmina Khadra continue de chanter les grâces d'une Afrique en ébullition, mais aussi l'impossibilité de corréler des siècles qui ne vivent pas au même rythme, des aspirations qui divergent, des fiertés qui ne se situent pas sur le même plan que les nôtres. Nul mieux que lui peut démontrer que les visées affichées du terrorisme sont ailleurs, sans pour autant demeurer si loin d'une logique très humaine malgré tout...




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lundi 19 septembre 2011

Le Passager(Jean-Christophe Grangé)




Mathias Freire est le psychiatre responsable d' une unité pour malades difficiles dans laquelle sont internés les malades présentant une dangerosité. C' est ainsi qu' un soir on lui amène un patient couvert de sang et qui a perdu la mémoire alors qu' un crime s' est produit à côté. Ce cas l' intéresse parce qu' il présente pour lui le cas typique d' une fugue psychique. Devant un traumatisme un individu non seulement perd la mémoire, mais s' invente aussi des personnalités différentes qui correspondent à des temps de vie différents. C' est ce qu' il explique à Anaïs la policière chargée d' enquêter sur ce cas ; Lorsqu' il fera retrouver la mémoire à son patient Mathias va se rendre compte qu' il est lui même sujet à des fugues psychiques. Et qu' un tueur en série s' acharne à le faire accuser des meurtres qui présentent des scènes de la mythologie grecque. Il est aussi poursuivi par de mystérieux individus. Et il va nous entraîner dans une mystérieuse enquête qui mélange aussi avec la mythologie, la psychiatrie, la recherche de son identité, une réflexion sur l' économie d' aujourd' hui. La tempête fait rage au dehors. On découvre le démiurge fou qui a tout manigancé, tout se regroupe : les thèmes mythologiques sont éclairés, on comprend ce qui a pu se passer et les deux personnages principaux comprennent eux aussi. Mais que va-t-il advenir de ceux que l'on appelle maintenant Orphée et Eurydice ? L'angoisse est à son apogée. Le sentiment du destin antique (le « factum », cette loi supérieure qui mène les êtres et les évènements vers une certaine fin fatale) nous bouleverse. Après avoir appris qui il est et ce qui lui est arrivé par une volonté extérieure qui pesait sur lui, Mathias va-t-il vivre, mourir ? Les derniers mots du livre sont une réponse prodigieuse. Le mot de Sisyphe, employé une seule fois dans le roman, presque comme par hasard, résonne à nos oreilles.Longtemps...



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Un blog bien intéressant...

Si vous voulez plus d'infos sur les livres et la littérature en général  et que le concept "Un jour un livre" ne suffit pas a étancher votre soif de savoir n'hésitez pas á jeter un coup d'oeil sur le site de Sylvie : 

http://passiondeslivres.over-blog.com/

J'aime beaucoup!


dimanche 18 septembre 2011

Never Let Me Go (Kazuo Ishiguro)





Attention : chef d'oeuvre mais aussi cauchemars assurés tant ce livre est dérangeant. Le livre traite d'un sujet d'actualité : le clonage thérapeutique. C'est-à-dire utiliser des humains ("créés" dans ce but) comme donneurs d'organes. Ishiguro se demande quelle pourrait être la vie d'êtres humains nés pour donner leurs organes vitaux, c'est-à-dire nés pour mourir.Les personnages ne pensent absolument rien de leur condition. On a vu des moutons menés à l'abattoir plus rebelles. On ne sait rien de ce que peut penser le reste de la population. Certains ont été déçus par l'histoire elle-même, du moins la fin, parce qu'ils en espéraient une autre (...plus classique). Il me faudrait 3 pages pour expliquer pourquoi je pense que c'est, pour moi, le meilleur livre de Ishiguro. Demandez vous seulement si c'est leur carrière en tant que « carer » qui prépare les clones à devenir « donor » ou le contraire...
Dans ce livre, Ishiguro pose la question les clones sont-ils humains et la réponse est ...., non ils sont bien moins et bien plus que cela.


Never Let Me go : Lien Amazon vers le livre
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vendredi 16 septembre 2011

La femme au Miroir (Eric-Emmanuel Schmitt)



L' histoire de 3 femmes Anne qui vit à la fin du moyen âge à Bruges. Hannah qui vit à Vienne au temps de Freud. Anny une comédienne hollywoodienne actuelle. Les 3 sont à la recherche de ce qu' elles sont de ce qu' elles veulent vivre, de l' amour et de ce qu' elles peuvent apporter. c' est aussi une description historique précise, ainsi Hannah a été une réelle patiente de Freud. C' est aussi une magnifique description de ces femmes, avec un grand talent ce qui nous les rend très attachantes. Elles sont replacées avec une grande justesse dans leur environnement, et elles nous deviennent très rapidement attachantes, car c' est un hommage à la féminité ! c' est aussi une réflexion sur la mort et l' attrait de la vie.C' est un roman qui mérite que l' on passe les premières pages, car rapidement on va être attiré par la complexité de ces 3 personnages qui vont nous devenir très attachants ! c' est un vrai hommage aux femmes et à la difficulté de leur conditions. Le fait que les chapitres se succèdent en alternant les personnages est redoutable pour la brièveté de la nuit, car c' est un roman qui se laisse dévorer. L' écriture est fluide. Les personnages se complexifiant au fil de l' intrigue, on a réellement envie de les suivre pour mieux les connaître, et suivre leur évolution. C' est un vrai roman qui va mêler roman historique, roman d' amour, roman psychologique, avec un zeste de tendresse et d' humour et réflexion sur la vie , l' histoire et les sociétés. Et finalement les 3 destins vont se rejoindre tout naturellement, c' est un très bon moment de lecture que l' on ne peut qu' apprécier, en le dévorant et qui nous laissera un brin rêveur et nostalgique quand on quittera nos 3 héroïnes.  9 revues sur Amazon et 9 fois 5 étoiles : rarement un livre n'obtient un tel consensus. A lire absolument.


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jeudi 15 septembre 2011

Rien ne s'oppose à la nuit (Delphine de Vigan)




Le sixième livre de cette habituée des romans autobiographique évoque sa mère dont la mort prématurée l'a incitée à écrire sur elle. Bâti à travers différents témoignages, ce livre retrace l'histoire de Lucile, troisième enfant d'une grande fratrie au destin douloureux (l'auteur parle de la "mythologie" de sa famille).  Cette enquête poignante au coeur de la mémoire familiale magnifiquement écrite dévoile les souvenirs les plus gais comme les secrets les plus enfouis par petites touches. La famille Ricoré dont on apprend qu'elle a été l'objet d'un documentaire destiné à montrer comment les parents et leurs enfants adolescents vivent harmonieusement cache en réalité des blessures et des drames dont on ne parle pas en famille, mais qui impacte le destin de chacun des enfants. C'est un très beau roman, une performance d'auteur. C'est toutefois un récit difficile et sombre (lié au récit mais aucunement au style) qui peut dérouter certaines personnes sensibles. Il vaut mieux ne pas avoir le blues quand on aborde ce genre de roman.





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mardi 13 septembre 2011

Le Passager (Jean-Christophe Grangé)


Le sujet est assez classique pour un thriller. Un individu amnésique est soupçonné d'avoir participé à une série de crimes atypiques, dont la mise en scène est inspirée par la mythologie. Poursuivi par la police et par de mystérieux "nettoyeurs", notre fugitif part à la recherche de son passé et de la Vérité. Mathias, psychiatre, va être amené à s'interroger non seulement sur l'enquête qui commence presque au début du livre mais aussi sur son identité personnelle. On le poursuit, mais il ignore pourquoi. Il se demande alors ce qu'il a fait et, plus grave, qui il est. Cette quête de l'identité est le thème majeur de ce roman. J.C. Grangé a un talent indiscutable pour captiver le lecteur. Les coups de théâtre et les fausse pistes se succèdent, avec les montées d'adrénaline de rigueur. Les références culturelles contemporaines (musicales notamment) sont fort appréciables et souvent à propos. Un très bon livre, avec un bon final pour une histoire que l'on devrait retrouver rapidement sur les écrans de cinéma, ce qui est peut-être finalement le seul (petit) bémol de cette œuvre, qui semble parfois avoir été comme un bon script plus que comme un bon bouquin. Ce qui ne diminue pas beaucoup le plaisir que l'on a à le lire.

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lundi 12 septembre 2011

1Q84 - Livre 1, Avril-Juin (Haruki Murakami)




A cause du titre, on pense à Orwell et son livre d'anticipation 1984, mais ici l'action se déroule dans le passé. Dans deux dimensions exactement car on passe d'une époque: 1984 à une autre, 1Q84, qui est celle du questionnement. Mais je fais table rase de toute explication rationnelle pour simplement m'attacher aux protagonistes, amis d'enfance, qui suivent leur propre existence, Aomamé comme tueuse à gages et Tengo comme nègre pour une maison d'édition. Comme dans tous les livres de Murakami où le conte et le surnaturel ne sont jamais loin, en filigrane il est question d'amour, de mélancolie, de musique, d'Histoire, sans oublier le sexe, la violence et la religion, le tout saupoudré d'un suspense sans faille. Une exploration fantastique du Japon des années 70 et 80, qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page. Si les deux livres suivants tiennent les promesses de cet incipit, il y a fort à parier que Murakami nous livre avec 1Q84 une de ses plus belles réussites. 





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dimanche 11 septembre 2011

La Délicatesse (David Foenkinos)


La délicatesse a tout du conte de fée : c'est l'histoire d'une femme à la beauté fascinante, Nathalie, qui tombe follement amoureuse d'un très bel homme, François. Tous deux vivront une histoire merveilleuse jusqu'à ce que le pire arrive : le décès de François. Nathalie devra alors surmonter cette terrible épreuve et tenter de se reconstruire et, pourquoi pas rencontrer à nouveau l'amour ? Et comme toujours dans les contes, de La Belle et la Bête en passant par Cendrillon ou Peau d'âne, l'amour n'est jamais là où on le croit et il ne faut jamais se fier aux apparences. Résumé ainsi, le livre semble être une énième variation sur le deuil et la reconstruction d'une femme blessée. Et pourtant, pas du tout, car La délicatesse c'est bien plus que cela : c'est la preuve qu'il n'y a pas de fatalité, que les meilleures solutions ne sont pas forcément les plus évidentes et surtout c'est un hommage à toutes les personnes qui sont dans l'ombre, qu'on ne remarque pas et qui, pourtant, sont celles sur lesquelles on peut compter. L'octroi d'une dizaine de prix littéraires est peut-être un peu surfait mais aussi un livre que j'ai commencé avec une seule envie: le terminer au plus vite car il est captivant. Alors, tout comme moi, offrez-vous ce plaisir en le lisant!

Et vous quand pensez vous? Laissez vos commentaires courtois sur ce site.
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